Quelles tendances pour la Gestion d'Actifs ?

La pandémie de Covid-19 n’a pas freiné les créations de sociétés de gestion. En 2020, elles ont été 43 à se lancer, soit seulement deux de moins qu’en 2019, qui constituait une année faste après seulement 24 créations en 2018.

«Outre un effet Brexit, cette évolution positive s’explique par une dynamique de créations de structures orientées en gestion d’actifs non cotés, comme l’immobilier [ou] le capital investissement» selon l’AFG. Parallèlement, les retraits d’agréments de sociétés de gestion sont restés stables à 20 sociétés l’an dernier (21 en 2019), portant le nombre de sociétés de gestion de portefeuilles en France à 680, soit un niveau record. Elles étaient en effet fin 2019, 657 et 590 en 2010, soit presque 100 de moins.

Si cette croissance apparaît dynamique, les entités les plus actives restent toutefois peu nombreuses. Près des trois quarts de l’univers se composent de très petites structures : 521 sociétés gèrent moins de 1 milliard d’euros, le reste se partage entre 89 sociétés de gestion qui pèsent entre 1 et 5 milliards d’euros, 54 qui représentent entre 5 et 50 milliards d’euros et 16, seulement, plus de 50 milliards d’euros.

Pour la plus grande part de ses acteurs, l’externalisation de tout ou partie des activités post-marché, réglementaire ou de leur outils / activités de négociation aux marchés est indispensables pour assurer la pérennité de leurs activités cœurs.

La pandémie de Covid-19 n’a pas freiné les créations de sociétés de gestion. En 2020, elles ont été 43 à se lancer, soit seulement deux de moins qu’en 2019

Mais alors, quelles sont les futures tendances pour la Gestion d'Actifs ?

Nous pensons que l’évolution du secteur est et sera conditionnée par les facteurs d’influence suivants :

  • La technologie qui s’affirme comme un levier essentiel avec le déploiement, à terme, de l’ensemble des technologies de gestion d’actifs dans le cloud public et la transformation des usages numérique grâce aux API.
  • L’Investissement responsable qui, d’une offre thématique, est passé a une approche holistique de la Finance devenue  responsable. Depuis 2011, le secteur connaît une croissance importante, de 50 % par an en moyenne. La fragmentation des labels (8 en Europe continentale) et des pratiques est en cours d’homogénéisation, notamment par l’esquisse d’une taxinomie par la commission européenne, et la prise en compte de la RSE par l’ensemble des acteurs économiques.
  • Un souci d’amélioration de l’efficacité opérationnelle à l’origine des opérations de consolidation du secteur mais également des externalisations mentionnées en introduction, sur l’ensemble de la chaîne front to back, pour réduire les coûts, rationnaliser les opérations mais également répondre au déploiement de réglementations (EMIR, directive AIFM…).
  • L’IA enfin, pour analyser et mitiger les risques (y compris le risque opérationnel) ou renforcer l’aide à la décision (analyse des données y.c les données alternatives (données non ordonnées, NLP…)).
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De même les attentes des régulateurs façonnent l’offre de service et l’organisation des gérants d’actifs.  Ces besoins semblent porter sur :

  • La promotion d’une convergence en matière  de  supervision au niveau paneuropéen (sous l’égide de l’ESMA).
  • Impulsé par l’AMF, la volonté d’encadrer la croissance forte des encours gérés dans le cadre de l’investissement durable et responsable, initié par la demande de publication du reporting extra-financier tel que défini  par  l’article  173  de  la  Loi  relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).
  • La lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme,  5ème directive a avoir été transposée en droit français en février 2020 est l’une des priorités majeures de supervision des autorités de tutelles. Avec des précisions apportées sur la transparence des personnes morales et structures juridiques complexes via l’élargissement de l’accessibilité des registres des bénéficiaires effectifs ou encore l’harmonisation des mesures de vigilance renforcées, à mettre en œuvre à l’égard des relations d’affaires ou des opérations impliquant des pays tiers à haut risque.
  • Une exigence toujours accrue dans la qualité des données fournies dans les reportings  réglementaires EMIR, et MIF2, trois ans après son entrée en vigueur. Ce souci de cohérence sur les données post-exécution est extensif et porte :
      1. sur les actions, ETF et les obligations, avec un recoupement effectué entre les données publiées et le reporting des transactions 
      2. Egalement sur les prêts de titre et de ventes à découvert, pour lesquels sont désormais effectués un suivi des déclarations, recueillies auprès des déclarants et croisées par les informations disponibles sur le marché du prêt emprunt des titres concernés. 
      3. S’y ajoutent de nouvelles demandes en matière de suivi de la liquidité.
  • Enfin de nouvelles thématiques émergent sur la mesure de l’efficacité des dispositifs de cybersécurité et de la robustesse des systèmes d’information : en matière de fonds propres, de conservation des données sensibles mais également sur les plans de continuité d’activité, particulièrement critique en période de pandémie.

Il est nécessaire de développer une résilience de ses activités cœurs, de s’appuyer sur une approche par les risques

Face à ces mutations ou nouvelles attentes, il est nécessaire de développer une résilience de ses activités cœurs, de s’appuyer sur une approche par les risques, susceptible de répondre aux perturbations opérationnelles rencontrées.  

Notre proposition, notre offre de service est de pouvoir vous accompagner sur chacune de ses thématiques et de répondre à vos besoins, d’établir des diagnostiques et de participer à la conduite du changement.

Sources : Planet fintech, PWC, IEF, Péricles, option finance, informatique news, AMF, Dauphine, PWC.

 

 

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Ludovic BRANCOURT

Consultant en Gestion d'Actifs

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